par Laure Desseigne (RSEDD 2018)

 

Qu’est-ce que l’habitat participatif ?

L’habitat participatif permet à des citoyens de concevoir, créer et gérer collectivement leur habitat, pour mieux répondre à leurs besoins, en cohérence avec leurs moyens et leurs aspirations, en particulier en matière de vie sociale et d’écologie. Ce mode de production de l’habitat est ouvert à toutes et à tous, de tout âge, tout niveau de ressource, tout milieu social, toute activité…

Fédérés autour d’un projet de vie, les futurs habitants définissent leurs souhaits architecturaux et leur capacité de financement. Ils se réapproprient ainsi les décisions et responsabilités de l’acte de construire ou de rénover, d’adapter et d’entretenir leur lieu de vie, leur habitat. Constitué en association, les futurs occupants seront en relation directe avec le futur promoteur et la société spécialisée dans la conduite de ce type de projet.

A l’issue de la construction, la vie et la gestion de l’immeuble restent en partie collectives.

On distingue traditionnellement 3 grandes familles :

  • Les opérations en autopromotion qui désignent celles dont l’initiative et la maitrise d’ouvrage sont portées par un groupe d’habitants
  • Les coopératives d’habitants
  • Les opérations d’habitat social qui désignent celles dont l’initiative est portée soit par un groupe d’habitants qui mobilise un organisme HLM soit directement à l’initiative d’un organisme HLM.

On recense aujourd’hui environ 300 opérations et/ou projets d’habitat participatif sur le territoire national (source Coordin’action).

Un cadrage juridique structurant : La loi pour l’Accès  au Logement et à un Urbanisme Rénové (ALUR)

Sous l’impulsion du Réseau National des Collectivités pour l’Habitat Participatif, la loi ALUR a donné une reconnaissance légale à cette forme alternative de logement et lui a offert un cadre juridique sécurisé.

La loi ALUR définit l’Habitat Participatif comme :

«une démarche citoyenne qui permet à des personnes physiques de s’associer, le cas échéant avec des personnes morales, afin de participer à la définition et à la conception de leurs logements et des espaces destinés à un usage commun, de construire ou d’acquérir un ou plusieurs immeubles destinés à leur habitation et, le cas échéant, d’assurer la gestion ultérieure des immeubles construits ou acquis. (…) L’Habitat Participatif favorise la construction et la mise à disposition de logements, ainsi que la mise en valeur d’espaces collectifs dans une logique de partage et de solidarité entre habitants». (Art. L. 200-1)

Cette reconnaissance juridique et légale, attendue par les acteurs de ce mode d’habitat, favorise son déploiement – tant dans les zones urbaines que rurales – et donne une légitimité pour porter les initiatives auprès des élus, des collectivités, banques, notaires…

 

Les grandes étapes du développement d’un habitat participatif

 

 

 

Comment l’habitat participatif répond-il aux enjeux publics, sociétaux et écologiques

de demain ?

L’habitat participatif offre des nouvelles perspectives aux collectivités. L’accès au logement, développement urbain durable, liens sociaux, les circuits courts …

Ci-dessous 9 bonnes raisons de soutenir l’habitat participatif :

  • Limiter l’étalement urbain : la démarche collective et les formes urbaines de l’habitat participatif sont compatibles avec l’impératif d’économiser l’espace et de limiter l’étalement urbain. La densité n’est pas subie, elle est mise au profit du lien social.
  • Optimiser les déplacements : l’habitat participatif favorise l’organisation collective des besoins, privilégie les déplacements doux et met en place des solutions de co-voiturage ou de voitures partagées.
  • Participer à la transition énergétique : l’approche bioclimatique de la construction et le recours aux énergies renouvelables, les comportements éco-responsables, la mutualisation des équipements, etc. sont autant de facteurs contribuant à la sobriété énergétique et à la diminution des GES.
  • Faciliter l’accès à un logement de qualité : grâce à la mutualisation et à la participation des habitants, les projets d’habitat participatif offrent des logements de meilleure qualité, adaptés aux besoins réels des occupants pour un coût moindre de 15 à 20 %.
  • Diminuer la production de déchets : la gestion collective d’un point de compostage sur site peut diminuer de 40 % la quantité des ordures ménagères à traiter par la collectivité. De plus, la prise de conscience collective des enjeux globaux et le contrôle social favorisent un meilleur tri.
  • Favoriser la mixité sociale et générationnelle : à l’échelle du projet et du quartier. L’adéquation des logements aux besoins des occupants permet à un public large d’intégrer le projet : familles aux revenus modestes, personnes âgées, etc. La solidarité intergénérationnelle se renforce, l’accession sociale à la propriété est facilitée.
  • Baisser les coûts du logement et de son entretien : à la construction, par la réduction des intermédiaires et l’application de principes constructifs économes en énergie ; comme pour la gestion des logements, assurée par les habitants.
  • Réduire la dépendance aux services publics : la mixité et les connexions multiples entre les habitants fait émerger des nouvelles solutions pour les besoins du quotidien sans faire immédiatement appel à des services publics ou privés. L’entraide directe permet à la collectivité de concentrer ses efforts dans d’autres domaines où son intervention est indispensable.
  • Pallier l’absence de promoteur et bailleurs en milieu rural : l’autopromotion permet de développer des opérations immobilières modestes (moins de 10 logements) jugées trop peu rentables par les promoteurs et investisseurs ou bailleurs sociaux.

Porteuses d’une politique publique, les collectivités, des métropoles comme des zones rurales, ont donc un rôle important à jouer dans l’accompagnement des projets d’habitat participatif sur leurs territoires :

  • en facilitant l’accès au foncier,
  • en travaillant ensemble à la recherche de solutions opérationnelles
  • en identifiant les freins à la faisabilité des projets.

 

Qu’est-ce que cela change, dans le quotidien, pour le citoyen ? Le vivre ensemble ?

« Tout ou presque. Le voisin est une source inépuisable de solutions pour les petits problèmes du quotidien. J’ai besoin de faire garder mes enfants pour aller au cinéma ? Un ado ou une mamie se rendent immédiatement disponibles. J’ai un problème avec mon ordinateur ? un geek habite au 3ème… Et chacune de ces solutions représente une source d’économie permanente. Pouvoir faire confiance à son voisin, ça change tout. Ces projets sont des royaumes pour des enfants qui peuvent circuler librement et en toute confiance. C’est le bonheur de parents et le paradis des personnes âgées… » Interview de Stéphane Singer – Directeur de Hab Fab – structure de conduite de projet d’habitat participatif

Par ailleurs suivant le système écologique de construction l’habitat participatif peut être une réelle source d’économie ainsi qu’un acte écologique.

Exemple d’habitats collaboratifs : bioclimatiques, passifs énergétiquement, construits en matériaux écologiques produit localement : https://www.liberation.fr/france/2019/01/01/eco-urbanisme-les-maisons-passives-passent-a-l-action_1700632

 

Comment s’impliquer, se renseigner pour développer des projets ?

Consulter différents partenaires référents en France, tels que:

Le Réseau National des Collectivités pour l’Habitat Participatif (RNCHP) a été créé en 2010 afin de réunir les collectivités (communes, intercommunalités, régions…), par des initiatives citoyennes en la matière, et souhaitant mutualiser leurs expériences sur le sujet .Il constitue à la fois une plateforme d’échanges, un outil et engagé pour faire de l’habitat participatif une composante des politiques publiques, mais aussi un levier d’interpellation nationale

La Coordin’action est une union de 14 associations françaises qui a pour objectif d’animer le mouvement de l’Habitat Participatif en France, de rendre visible la diversité des projets et de favoriser le développement de l’Habitat Participatif sur l’ensemble du territoire français.

Des entreprises telles que Hab Fab dans l’activité est le développement de l’habitat participatif. Cette entreprise a pour objet d’informer et de sensibiliser des particuliers, des collectivités
et des professionnels du logement et de l’aménagement à l’habitat participatif. HAB FAB participe au suivi des projets d’habitats par des missions de conduite de projet d’habitat participatif,
réalise des audits et des études de faisabilité pour des groupes, des collectivités, des bailleurs et autres opérateurs publics et privés.

En conclusion… L’habitat participatif m’anime et m’intéresse fortement ! Il répond à tous mes critères et valeurs de vie. Je pense prochainement m’investir pour créer ce type de projet collectif. Avis à tous les lyonnais intéressés…

 

Sources

http://www.rnchp.fr
https://www.hab-fab.com/
https://www.habitatparticipatif.eu
Dossier Ilot Gerbert Habiter autrement – Aurillac info, numéro 134 / 2015
Numéro 332 / Février 2016 – Magazine Maire de France – et présidents d’intercommunalité

One thought on “L’habitat participatif en développement

  1. Bonjour
    Je suis intéressée pour investir en partie le développement d’un projet commun en Manche vers le Mont Saint Michel. Quelle est la marche à suivre ?
    Merci pour votre retour.
    Bien cordialement
    Sophie Manescau
    0661204280

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.